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Bénéfices de l'arrêt

« Arrêter de fumer à deux : c'est plus facile je veux un bébé »

Faire un bébé, l'attendre jusqu'à son terme, le mettre au monde, l'allaiter et en prendre soin représente une des expériences humaines les plus créatives.

Il est plus facile d'arrêter de fumer à deux parce que le désir de bébé partagé crée ou renforce la motivation pour le sevrage. Dès lors que les conjoints sont informés des effets délétères du tabagisme sur leur fécondité, ils sont prêts à éteindre leur dernière cigarette pour retrouver leurs pleines capacités d'avoir un bébé.

La meilleure action que les conjoints fumeurs puissent faire pour eux-mêmes et leur bébé à venir est d'arrêter de fumer. Le plus tôt possible est le mieux : idéalement avant le début de la grossesse mais quelque soit l'âge de la grossesse, même juste avant l'accouchement ou pour l'allaitement il n'est jamais trop tard. Signalons pour les hommes en désir de paternité que même si l'impuissance (c'est-à-dire l'incapacité à produire ou à maintenir une érection) est beaucoup plus fréquente après 30 ans de tabagisme, elle n'est pas exceptionnelle avant ce délai. En cas de stérilité les fumeuses bénéficiaires d'une fécondation in vitro (FIV) ont deux à trois fois moins de chances d'avoir un enfant que celles qui arrêtent de fumer.

L'anticipation du bébé et des conditions nécessaires pour préserver sa santé influence l'état d'esprit des parents. Pour eux arrêter de fumer c'est favoriser la qualité de l'environnement, améliorer leurs capacités sensorielles et l'atmosphère des rapprochements sexuels, normaliser l'oxygénation pour obtenir plus rapidement la grossesse et enfin diminuer tous les risques de complications de celle-ci.


La mesure du CO expiré peut aussi déculpabiliser en impliquant chaque membre du couple et l'entourage familial ou professionnel. Cette mesure qui évalue le degré d'intoxication est aussi un excellent reflet du degré de dépendance. Le chiffre obtenu permettra de proposer d'emblée une aide médicamenteuse adaptée. Celle-ci facilitera la gestion du stress de manière beaucoup moins dangereuse pour l'enfant que la poursuite de la cigarette. Bien sûr en même temps il est indispensable d'écouter, de permettre de verbaliser les questions ou les peurs sans avoir forcément besoin de recourir à un traitement psychotrope.

Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) basées sur l'analyse des pensées que mère et père se font d'eux-mêmes, de leur comportement et de leur environnement amplifient l'efficacité de la prise en charge. Ces thérapies peuvent idéalement être proposées en réunions de groupe, organisées ou non dans le cadre de séances de préparation à la naissance.
Les sages-femmes pourraient ainsi offrir aux parents fumeurs un lieu de verbalisation de leurs expériences et de leurs progrès dans leur devenir de mère et de père sans tabac.

« Arrêter de fumer à deux : c'est plus facile, j'allaite mon bébé »

L'allaitement est une chance pour poursuivre ou pour décider l'arrêt de la cigarette à la maison. On remarque que les femmes qui ont un conjoint qui continue de fumer pendant la grossesse allaitent moins souvent et même très rarement leur enfant.
Les avantages de l'allaitement maternel sont de plus en plus confirmés par les connaissances scientifiques actuelles. Le bon sens et toutes les données des sciences humaines ont toujours validé l'allaitement maternel comme le meilleur mode d'alimentation pour le nouveau-né. Pourtant la médecine a, pendant plusieurs décennies, contre-indiqué l'allaitement maternel et les traitements nicotiniques substitutifs aux mères fumeuses.

Conseils pour l’allaitement en cas de tabagisme

  1. Informer sur les avantages de l'allaitement maternel
  2. Ne jamais contre-indiquer l'allaitement maternel en raison du tabagisme
  3. Renforcer la motivation pour l'allaitement et le sevrage
  4. Proposer systématiquement une aide à l'arrêt du tabac
  5. Conseiller les substituts nicotiniques si nécessaire (toujours préférable à la poursuite ou à la reprise de la cigarette)
  6. Toujours éviter le tabagisme passif

Arrêter de fumer à deux c'est enfin plus efficace pour prévenir le risque de mort subite du nourrisson

Le tabagisme maternel multiplie par deux le risque de mort subite du nourrisson. Mais ce risque, corrélé à la quantité de cigarettes fumées, est encore plus élevé si le père fume également. La mesure objective du CO expiré fait mieux que tous les discours pour faire comprendre la nocivité liée à la fumée de cigarette. De plus cette mesure évite le piège de la culpabilisation souvent évoquée par ceux qui n'en n'ont pas l'expérience clinique.

Tableau IV effets bénéfiques du sevrage tabagique chez la femme enceinte
Temps depuis la dernière cigarette 
20 minutes
  • normalisation de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque
  • extrémités plus chaudes
8 heures
  • augmentation de O2 sanguin
  • diminution du CO et de l'HbCO
24 heures

Diminution du risque cardio vasculaire :

  • complications gravidiques : HRP, métrorragies
  • non gravidiques : infarctus
48 heures
  • croissance des terminaisons nerveuses (amélioration du goût et de l'odorat
  • stimulation de l'appetit
  • normalisation de la croissance fœtale (correction du RCIU)
72 heures

Respiration plus aisée :

  • augmentation de la capacité pulmonaire
  • diminution de la toux, de la dyspnée, de la congestion sinusale

Diminution des risques de prématurité, de rupture prématurée des membranes et de mort in utero

2 à 3 semaines

Amélioration de la circulation sanguine et de la fonction respiratoire

1 à 3 mois
  • recroissance ciliaire : production physiologique de mucus
  • réduction des infection ORL, et broncho-pulmonaires durant la grossesse